"Les Sens de ma Vie" --------------------------------------------------------------------------------------------- "L'Essence de ma Vie"

LESSENSDEMAVIE

Depuis toujours, j’aime cette idée de concevoir la vie avec nos cinq façons de ressentir les choses.

Ces cinq sens, nous ne les avons pas choisis, ils s’offrent à nous depuis la nuit des temps, mais chacun les utilise différemment, avec sa propre essence, entité et sensibilité.

C’est cette perception singulière de la vie, qui fait de nous des personnes uniques et finalement inimitables.

Ces cinq sens, c’est aussi notre façon à tous, de se comprendre et de toucher ensemble cette spiritualité qui en découle, de manière universelle.

On m’appelle Bénie, grande petite-femme de 24 ans, créative et ouverte à toutes sortes de cultures.

J’ai pour intérêt l’esthétisme sous toutes ses formes artistiques : le cinéma, les arts plastiques, l’image photographique, la musique, la littérature, la gastronomie, l’amour de la vie…

C’est par le biais de mes sens que je vous parlerai de ces sujets. Mon souhait est qu’à travers nos écrans, nous échangions nos sentiments sur ces différentes créations qui par leur beauté et leur caractère propre deviennent des œuvres d’art.

Lessensdemavie sera tel un carnet de route de mes ressentis, face aux images, sons, odeurs, saveurs, textures que je croiserai en chemin.



mercredi 11 janvier 2012

Une vie meilleure, de Cédric Khan


J’ai pour habitude de ne pas lire les synopsis des films avant d’aller les voir. J’étais donc à 10000 lieux de savoir ce qui m’attendait en me rendant à la séance d’Une vie  meilleure, de Cédric Khan, lundi dernier. Guillaume Canet et Leïla Bekhti en tête d’affiche, j’imaginais une sympathique histoire d’amour légère et insouciante.
Une vie meilleure est une histoire d’amour certes, mais une histoire d’amour contrariée, avec deux amants victimes de leur tragique destin.

Une vie meilleure est une fiction qui traite d’une difficile réalité actuelle: l’endettement, et les terribles conséquences qui en découlent. Le couple de Yann et Nadia se noie dans leurs dépenses jusqu’à atteindre un point de non-retour.
Ce film fût dur à regarder, il mérite d’exister mais son visionnage m’a quasiment donné la nausée.  Son sujet est social et dénonciateur, une envie de révolte m’a prise face au déclin et à la déchéance des personnages principaux.  Une puissante révolte contre le système de notre société. Pourquoi deux jeunes droits et honnêtes se retrouvent-ils dans la misère, la réelle misère quotidienne ?
 Ces deux protagonistes, d’origine modeste mais sans pour autant connaître la pauvreté, vont se retrouver miséreux face aux échecs que leur inflige la société.
Yann, cuisinier passionné et motivé, se voit refusé à tous ses entretiens d’emplois ; Nadia, mère célibataire, est serveuse à temps plein et galère pour joindre les deux bouts. Leur rencontre est simple et directe, leur amour s’écrit sans pudeur, ils sont tous deux jeunes et fauchés, « à deux ils seront plus forts », rêvent ils.
Yann et Nadia désirent changer de vie et décident alors d’investir dans l’achat d’une maison excentrée  de Paris. Leur idée est bonne, ils veulent tout retaper et créer un super espace de vie où Yann sera enfin chef. Le couple croit alors fermement à son projet et espère que leur vie en sera changée.
Malheureusement, l’innocence et l’enthousiasme des premiers mois vont très vite faire place à la réalité. Une telle entreprise nécessite beaucoup de travaux et donc de nombreuses dépenses. Le couple contracte plusieurs emprunte qu’il ne sera jamais en position de rembourser. Leur fabuleux projet se transforme vite en fardeau à gérer et de là, une valse sordide entraine au fond du gouffre le pauvre binôme, accompagné de Slimane, le fils de Nadia, lui aussi proie de cette déplorable situation.
Cédric Kahn, le réalisateur, filme alors avec subtilité l’abîme du surendettement, mais aussi les squats, l’infortune, les requins et les vautours qui profitent de leur détresse. La détresse humaine, celle qui rend Yann méchant, comme tous ceux qui en sont les victimes. On découvre sans détour les maux et la lâcheté de notre époque, en un mot une « guerre ». 
Une vie meilleure m’a donc surprise et chamboulée, jamais la misère de l’homme urbain ne m’est apparue aussi crue et  juste. Ce film est une condamnation de notre société, contre ceux qui la gouvernent et les mêmes qui nous contrôlent.
Si Yann ne s’était pas vu refuser toutes ces demandes d’emplois,
Si Nadia avait reçu davantage d’aides sociales pour son enfant,
Si leur banquier avait tenté protéger leurs intérêts au lieu de privilégier le sien,
Si l’assistante sociale annonçait autre chose que des inévitables catastrophes,
Je pense sincèrement que le couple ne serait pas tombé aussi bas. Il n’aurait alors pas eu à se confronter aux déchirements entre conjoints, à la promiscuité dans des squats insalubres mais aussi à la tentation du vol, à la fuite du territoire et finalement au dégoût de soi.