"Les Sens de ma Vie" --------------------------------------------------------------------------------------------- "L'Essence de ma Vie"

LESSENSDEMAVIE

Depuis toujours, j’aime cette idée de concevoir la vie avec nos cinq façons de ressentir les choses.

Ces cinq sens, nous ne les avons pas choisis, ils s’offrent à nous depuis la nuit des temps, mais chacun les utilise différemment, avec sa propre essence, entité et sensibilité.

C’est cette perception singulière de la vie, qui fait de nous des personnes uniques et finalement inimitables.

Ces cinq sens, c’est aussi notre façon à tous, de se comprendre et de toucher ensemble cette spiritualité qui en découle, de manière universelle.

On m’appelle Bénie, grande petite-femme de 24 ans, créative et ouverte à toutes sortes de cultures.

J’ai pour intérêt l’esthétisme sous toutes ses formes artistiques : le cinéma, les arts plastiques, l’image photographique, la musique, la littérature, la gastronomie, l’amour de la vie…

C’est par le biais de mes sens que je vous parlerai de ces sujets. Mon souhait est qu’à travers nos écrans, nous échangions nos sentiments sur ces différentes créations qui par leur beauté et leur caractère propre deviennent des œuvres d’art.

Lessensdemavie sera tel un carnet de route de mes ressentis, face aux images, sons, odeurs, saveurs, textures que je croiserai en chemin.



mercredi 29 février 2012

New York City


New York est une ville qui éveille les sens, elle les met à l’épreuve.
A elle toute seule, elle arrive à faire chavirer l’esprit pour enfin retrouver l’essence même de la vie.
Dans une ville si agitée et contemporaine, retourner à la source, aux origines.
Une ville où nous sommes tous étrangers mais frères.
Une citée qui vit à 10 000 à l’heure mais qui prend cependant le temps de s’écouter. L’écho de son âme résonne dans ses moindres ruelles. La mélodie des klaxons et des sirènes incessants me berce et m’apaise.
Souvenirs passés et questionnements du présent se mêlent, quel magnifique cocktail !!!

Vue sur Manhattan

 Pour comprendre ma relation avec cette ville, il faut savoir que j’y ai grandi durant un an. 
Un an, c’est bref, c’est éphémère. Pourtant,  ce fut l’année la plus enrichissante et constructive de ma courte existence. 
J’ai parfois le sentiment que j’ai vécu une renaissance à New York.
Comme ci l’achèvement de ma personne s’était produit lors de ce séjour.  
New York a participé à ma conception, à mon éducation.

Y retourner en vacances pour deux semaines comme je l’ai fait dernièrement, m’a longtemps angoissée. Serai-je capable de revivre « New York » ? Prête à l’apprécier comme avant?? et surtout, serai-je apte à la quitter une nouvelle fois??

La ville n’a pas changé. Toujours la même folle énergie qui la définit et la différencie de n’importe quel autre lieu que mon pied ait foulé.

J’aime écrire là bas, New York m’inspire, elle me chamboule à l’intérieur et m'expose au grand jour.
Comme ci mon esprit dépassait les nuages et me faisait voir clair.
Une ville où l’on n’aperçoit pourtant que trop rarement le ciel…Tout me paraît limpide et serein. 
New York est une contradiction parfaite.


New York I Love You


Découvrir un quartier, explorer les galeries, déguster une spécialité, flâner à son propre gré…Mon quotidien new yorkais définitivement me plait.
New York offre à n’importe quelle personnalité l’opportunité de s'épanouir. 
Chacun y rencontre son rythme, ses habitudes et y compose son quotidien.


Le mien ?
The Rabbit Hole, Williamsburg

Me balader le matin dans les rues de Bushwick, quartier en pleine effervescence artistique de Brooklyn, 
Bruncher à Williamsburg ( Brooklyn), 
Faire les galeries du Lower East ( Manhattan), 
Prendre un thé à Soho ( Manhattan), 
Rentrer en ferry vers Brooklyn, 
Aller diner à Nassau ( Brooklyn) 
et finir ivre au Delmano ( Williamsburg).

Salon 94 Bowery Gallery

Delmano Hotel, Williamsburg

Ecrire dans le métro, lire dans un parc, fumer sur un toit, prier sur un pont. 
Tel des rites, des cérémonies orchestrées, mes habitudes New Yorkaises me comblent et me remplissent d'énergies, de savoir et d'espoir.
Partager ces moments de vie seul ou accompagné ne change en rien, on ne s'y sent jamais esseulé. 
Le souffle de la cité nous accompagne dans chacun de nos pas.
New York n'est pas une ville, c'est un état d'esprit.

vendredi 20 janvier 2012

Vassily Kandinsky ou le "Père de l'abstraction".

Mercredi dernier, je me suis rendue à la Pinacothèque de Paris pour découvrir l’exposition « Berlin-Munich 1905-1920. Der Blaue Reiter vs Brücke », qui traite du mouvement artistique de l’Expressionisme.
J’y suis allé en totale novice et remplie d’une envie de découverte et de voyage artistique.

Composition, de Vassily Kandinsky
L’expressionnisme est apparu au début du XXe siècle, en Europe du Nord, particulièrement en Allemagne. Ce mouvement a touché de multiples domaines artistiques : la peinture, l'architecture, la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique, la danse, etc. Survivant jusqu’au régime nazi, l'expressionnisme est alors condamné par celui-ci qui le considère comme « dégénéré ».

L’expressionnisme est un art spirituel dans lequel le figuratif est réduit au point de toucher l'abstraction. Il est marqué par des peintres allemands tels que Franz Marc, August Macke, Gabriele Münter ou encore Marianne von Werefkin. Mais j’ai personnellement était touchée par les peintures de Kandinsky. Vassily Kandisky est le seul artiste russe appartenant au mouvement expressionniste. Le surnommé « peintre de l’invisible » m’a attiré l’œil et éveillé les sens.

 Je ne suis pas une artiste, je ne suis pas née avec un don artistique mais depuis petite une dimension de l’esthétisme m’a toujours suivie. L’équilibre d’une forme, la beauté d’un paysage, l’harmonie de couleurs, la plastique d’une silhouette, sont des notions auxquelles je suis sensible et attachée.

Arabes, de Vassily Kandinsky
 Selon moi, Kandisky offre une parfaite définition de l’esthétisme, tout en laissant libres toute interprétation et imagination. Dans ses peintures, les motifs et les formes se déchainent et se confondent, mais certaines restent figuratives. Il passe en revue toutes les couleurs, leurs mélanges, leurs affinités et leurs oppositions. Leur usage sur un fond sombre donne à ses œuvres un aspect primitif.
Il crée une confusion et mêle le dit et le non-dit. Les figures ne sont à peine suggérées, mais elles ne sont pas illisibles. L’œuvre garde sa nature énigmatique et exige du spectateur un effort, l’habituant ainsi à aller plus loin que celle-ci et à voir « le Caché ».

Kandinsky est un précurseur, il mérite amplement son appellation de « Père de l’abstraction ».

mercredi 11 janvier 2012

Une vie meilleure, de Cédric Khan


J’ai pour habitude de ne pas lire les synopsis des films avant d’aller les voir. J’étais donc à 10000 lieux de savoir ce qui m’attendait en me rendant à la séance d’Une vie  meilleure, de Cédric Khan, lundi dernier. Guillaume Canet et Leïla Bekhti en tête d’affiche, j’imaginais une sympathique histoire d’amour légère et insouciante.
Une vie meilleure est une histoire d’amour certes, mais une histoire d’amour contrariée, avec deux amants victimes de leur tragique destin.

Une vie meilleure est une fiction qui traite d’une difficile réalité actuelle: l’endettement, et les terribles conséquences qui en découlent. Le couple de Yann et Nadia se noie dans leurs dépenses jusqu’à atteindre un point de non-retour.
Ce film fût dur à regarder, il mérite d’exister mais son visionnage m’a quasiment donné la nausée.  Son sujet est social et dénonciateur, une envie de révolte m’a prise face au déclin et à la déchéance des personnages principaux.  Une puissante révolte contre le système de notre société. Pourquoi deux jeunes droits et honnêtes se retrouvent-ils dans la misère, la réelle misère quotidienne ?
 Ces deux protagonistes, d’origine modeste mais sans pour autant connaître la pauvreté, vont se retrouver miséreux face aux échecs que leur inflige la société.
Yann, cuisinier passionné et motivé, se voit refusé à tous ses entretiens d’emplois ; Nadia, mère célibataire, est serveuse à temps plein et galère pour joindre les deux bouts. Leur rencontre est simple et directe, leur amour s’écrit sans pudeur, ils sont tous deux jeunes et fauchés, « à deux ils seront plus forts », rêvent ils.
Yann et Nadia désirent changer de vie et décident alors d’investir dans l’achat d’une maison excentrée  de Paris. Leur idée est bonne, ils veulent tout retaper et créer un super espace de vie où Yann sera enfin chef. Le couple croit alors fermement à son projet et espère que leur vie en sera changée.
Malheureusement, l’innocence et l’enthousiasme des premiers mois vont très vite faire place à la réalité. Une telle entreprise nécessite beaucoup de travaux et donc de nombreuses dépenses. Le couple contracte plusieurs emprunte qu’il ne sera jamais en position de rembourser. Leur fabuleux projet se transforme vite en fardeau à gérer et de là, une valse sordide entraine au fond du gouffre le pauvre binôme, accompagné de Slimane, le fils de Nadia, lui aussi proie de cette déplorable situation.
Cédric Kahn, le réalisateur, filme alors avec subtilité l’abîme du surendettement, mais aussi les squats, l’infortune, les requins et les vautours qui profitent de leur détresse. La détresse humaine, celle qui rend Yann méchant, comme tous ceux qui en sont les victimes. On découvre sans détour les maux et la lâcheté de notre époque, en un mot une « guerre ». 
Une vie meilleure m’a donc surprise et chamboulée, jamais la misère de l’homme urbain ne m’est apparue aussi crue et  juste. Ce film est une condamnation de notre société, contre ceux qui la gouvernent et les mêmes qui nous contrôlent.
Si Yann ne s’était pas vu refuser toutes ces demandes d’emplois,
Si Nadia avait reçu davantage d’aides sociales pour son enfant,
Si leur banquier avait tenté protéger leurs intérêts au lieu de privilégier le sien,
Si l’assistante sociale annonçait autre chose que des inévitables catastrophes,
Je pense sincèrement que le couple ne serait pas tombé aussi bas. Il n’aurait alors pas eu à se confronter aux déchirements entre conjoints, à la promiscuité dans des squats insalubres mais aussi à la tentation du vol, à la fuite du territoire et finalement au dégoût de soi.




vendredi 6 janvier 2012

Génération Electro 2000 VS Génération Pop Rock 70’s

Au delà du plaisir de la mélodie, la musique est un langage, un moyen d’information et d’échanges.
Les musiciens, chanteurs, auteurs, compositeurs, délivrent un message et leur contenu peut parfois entraîner bien plus d’impact social qu’un discours prononcé par un politicien. En effet, certains artistes détiennent une réelle crédibilité auprès de leur auditoire. On a pu voir des paroliers prendre position dans un engagement politique pour finalement rassembler la foule et créer un réel mouvement communautaire.
La musique est un échange, un partage. C’est une communion entre l’interprète et son public. Je trouve intéressant d’observer, comment les générations des jeunes des années 60-70 et celles actuelles se regroupent et suivent des mouvements musicaux tout à fait opposés, mais dans le but de faire passer le même message.
La musique rallie les foules et délie les langues.

Dans les années 60-70’s, la génération hippie se forme aux Etats-Unis. Ce courant de contre-culture s’oppose aux valeurs traditionnelles de son époque. Les Hippies prônent le retour à la nature, le pacifisme, le féminisme, la révolution sexuelle et dénonce la société de consommation,  le matérialisme et le consumérisme des sociétés industrielles.
Leurs idoles sont des chanteurs ou groupes musicaux tels que Bob Dylan, Jim Morisson, Janis Joplin ou encore John Lennon et The Who. Leur musique est engagée mais leur mélodie est douce et leurs paroles pacifistes.
L’apogée du mouvement se tiendra au festival de Woodstock où plus de 500 000 spectateurs sont venus écouter leurs idoles.
C’est à travers cet engagement musical que les jeunes des années 60 -70 manifestent leur colère et leur rébellion contre la société et le gouvernement.
Très vite, ce mouvement s’émancipera dans tout l’occident…

Les années 2000 vont voir naître une nouvelle forme musicale, davantage portée sur le son que sur les paroles : la house musique. Ce mouvement est bien différent du précédent mais rallie pourtant autant de fidèles. Sa mélodie est plus agressive et souvent psychédélique. Cependant, je pense qu’on peut très facilement trouver un rapprochement entre ces deux entités musicales.
En effet, ces deux mouvements ont pour point commun d’être populaires et générationnels. Deux vraies communautés se sont créées autour de ces deux mouvements.

Le style électro house ne délivre pas de message précis, il ne possède pas non plus de figures emblématiques ni d’engagement politique, mais il représente pourtant une réelle fédération. Ses battements de son et de tonalité pourraient être simplement l’écho des battements de cœur de ces jeunes fidèles. Ce rythme effréné et saccadé n’est que l’allégorie de la colère qui les exalte. Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus confiance en personne et ne savent à quelle cause se rallier. Ils sont plongés dans un contexte de sur-information, de télécommunications impersonnelles, de terrorisme, guerres et conflits, de catastrophes naturelles et autres crises économiques. Tout cela orchestré et  dirigé par une population infime d’élites, intouchables et indétrônables. Les jeunes sont perdus et parfois l’abrutissement par un volume sonore surélevé et démuni de paroles ou de messages représente une plus belle mélodie que les sérénades et autres mensonges des personnalités politiques.
Voilà ce qui rapproche ces deux générations. Différentes années, différent style musical et pourtant, la même colère et la même rébellion contre le fonctionnement de nos sociétés. 

Tricotin, Restaurant Paris 13ème


Selon moi, cuisiner est un art, qui exige du goût, de savoir faire, de l’imagination et de la passion.
La nourriture se savoure et s’apprécie telle une belle toile, une mélodie lumineuse ou encore un chef d’œuvre du cinéma. Il y a une empreinte culturelle dans chaque plat cuisiné. On déguste une histoire. Chaque ingrédient possède son héritage culturel et de leur fusion peut découler une saveur unique et cosmopolite. Comme le mélange de couleurs primaires peut résulter en un violet des plus éclatants.
A chaque pays son menu traditionnel, à chaque restaurant sa spécialité.

Tricotin, célèbre enseigne du quartier chinois du 13ème arrondissement de Paris, représente pour moi la cantine asiatique par excellence et offre les meilleures recettes gastronomiques chinoises et thaïlandaises.
Trictotin se situe au numéro 15 de l’avenue de Choisy. Son cadre est très vaste et sa décoration typiquement asiatique. Ce que j’adore dans ce restaurant, au delà de ses délicieux mets, c’est l’atmosphère exotique et singulière qui s’en dégage. Le personnel est uniquement composé de chinois, le service est ultra rapide et assez saccadé, c’est à peine si la carte est  traduite ! Chez Tricotin, on se sent totalement dépaysé et à Paris, c’est un sentiment plus que recherché !!
Le voyage se passe également au niveau de nos papilles. En effet, la large gamme de vapeurs et d’autres chinoiseries font de Tricotin le passage incontournable pour nos envies d’ailleurs. 

La couleur des sentiments, de Tate Taylor


Ce film a été réalisé par Tate Taylor et est sorti en France en octobre 2011. Il est une adaptation du best-seller du même nom (en anglais The Help), de Kathryn Stockett. Ce roman est son premier mais il a rencontré un énorme succès aussi bien auprès des lecteurs que des critiques.
L’histoire se déroule dans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60, dans un contexte historique où les blancs et les noirs ne se mélangent pas. Trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié. L’une, venant d’une famille blanche et aisée et Abeileen et Minnie, toutes deux nounous noires et victimes du racisme ambiant. Elles sont liées par un projet secret qui les met toutes en danger, l’écriture d’un livre proposé par le personnage principal Skeeter, qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque.
De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement.
Ce que je trouve intéressant dans ce récit, au delà de la dénonciation des différences de classes, des conventions et de la complicité de ces trois protagonistes qui en découle ; ce qui me touche est le combat du genre féminin contre le rang que lui est imposé à l’époque du récit.
En effet, le rôle principal de ce film est interprété par la détonante Emma Stone qui nous offre ici une leçon de courage, de détermination et de passion que peu de jeune femme détienne à cette époque.
En effet, dans l’ère des années 60, le rôle de la femme est de se complaire au « quand dira t’on ? ».
Elles ne se montrent qu’en surface et leur chignon tiré à quarante épingles n’est que le reflet de leur comportement insignifiant et calculé. Les plus aisées ne se contraignent même pas aux taches ménagères ou même maternelles et possèdent une nounou (en l’occurrence noire) pour les exécuter. Ces charges leurs apparaissent comme trop triviales et une dévalorisation pour leur classe sociale.
Leurs activités ne relèvent alors que du paraître. Leurs objectifs, être l’investigatrice du plus important bal de charité de l ‘année, quitte à oublier la cause défendue, avoir le plus spectaculaire brushing ou encore organiser des séances de bridge avec et toujours le même cercle d’amies, élitiste et sectaire.
C’est alors dans ce groupe d’ »amies » que nous rencontrons le personnage atypique et enjoué de Skeeter. Le spectateur remarque de suite son apparence tout à fait différente des autres protagonistes féminins. Elle est moins apprêtée, porte des pantalons, ses cheveux sont frisés et désinvoltement négligés, son attitude est déterminée et piquante. De suite nous tombons sous son charme.
Au delà de ces différences physiques, Skeeter détient surtout une divergence de jugement et de valeurs face aux didacts de son époque. En effet, Skeeter ne considèrent point ces nounous comme inférieures et impures. Ces nounous elle les aime, légitimement car c’est elles qui l’ont éduquée. Mais au delà de cette tolérance et ouverture d’esprit avant-coureur, Skeeter détient une force intérieure, un besoin d’autre chose, une envi de déjouer les codes.
Contrairement aux jeunes femmes de son époque, et on pourrait même élargir le champs en parlant des femmes en général, L’objectif ultime de Skeeter n’est pas de rencontrer un homme et d’en faire son mari, celle-ci désir avant tout s’épanouir personnellement dans sa vie de femme et professionnellement.
Je ne juge pas ici la condition féminine, mais il est vrai que moi même étant une jeune femme, je suis consciente que la « facilité » pourrait résider à trouver un mari et vivre à son crochet mais je pense que le bonheur se trouve autre part et ce, à l’intérieur même de nous même. Si je suis admirative de Skeeter ce n’est pas car elle a décidé d’aller contre les mœurs de son époque mais surtout car elle a trouvé la passion, la flamme afin de forger sa détermination pour le faire.
La couleur des sentiments est un film touchant, émouvant et juste. Ces femmes noires méritent qu’on parle d’elles, des injustices et des blasphèmes qu’elles ont subis. Ce film est une révocation contre la vanité de l’âme de certaines personnes des années 60 et un éloge pour la solidarité et la détermination.

Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan


Ce roman est une biographie, écrite par une fille à la mémoire de sa mère, écrite par une femme pour sa famille.
A la suite du suicide de sa mère, l’auteur décide d’écrire son histoire. Ce récit est dur, prenant et troublant. J’ai lié avec ce livre une relation très particulière. Il m’a tenu en haleine.
Lucile, héroïne du roman est le troisième d’une fratrie de neufs enfants. Une famille nombreuse et peu commune où il est difficile pour elle de se sentir à l’aise et d’y trouver sa place. Au sein de sa tribu, elle représente la mystérieuse, la discrète, la sauvage. Les années passent et les drames n’épargnent pas la famille Poirier. Ce qui accentue l’isolement de Lucile. Son passé traumatisant et sa vulnérabilité en feront une mère marginale. Lucile n’offre point à ses filles une vie traditionnelle ou disciplinée ; elles s’éduquent seules, indépendantes et vivent dans des conditions bien différentes de celles de leurs camarades de classe. Ce non-conformisme dans lequel l’auteur a été élevé, ne représente pas encore un malaise mais plutôt une forme de liberté et d’insouciance. Jusqu’au jour où Lucile passe de « l’autre coté ».
Sa disparité se transforma en totale folie, incontrôlable et inexplicable. Une folie accompagnée de bouffées délirantes, de violences verbales et physiques et de consommations interdites. C’est alors une triste valse de séjours en clinique, anesthésiants médicamenteux, tremblements et abrutissement qui emporte Lucile, son foyer et sa famille. Un spectacle effroyable et insoutenable.
Bien que la lecture de ces lignes me procurait angoisses et mauvais rêves, le roman de Delphine de Vigan m’a touché au plus profond de mon être. Comme si la douleur que ses enfants ont dû subir face à  la maladie psychologique de leur mère était la mienne. Plusieurs interrogations me sont venues à l’esprit.
Une personne touchée par la démence et la dépression se rend-elle vraiment compte de son état et des dégâts qu’elle cause? N’est ce pas plutôt la tristesse et le chagrin qu’elle peut lire dans le regard de ses proches qui lui rappellent chaque jour le mal qu’elle leurs inflige ? La dépression est-elle une maladie héréditaire (La tante de Lucile possédait cette même fragilité) ou bien est-elle le résultat d’une enfance malheureuse ?
D’un avis purement personnel, je pense que la dépression est génétique. Pour moi, de la même manière qu’on naît avec des similitudes d’ordre physique ou de traits de caractère de nos ascendants, les maladies mentales et psychologiques peuvent faire partie de notre héritage génétique. Il faut comprendre ce que j’énonce ici. Si notre grand-mère, oncle ou cousin est dépressif, notre destinée n’en sera pas fatalement similaire. En revanche, il en résultera presque inévitablement une prédisposition à la dépression. Il me semble qu’il est alors du devoir de cette personne de se battre contre ce penchant face à l’adversité, de manière encore plus ardente qu’une personne lambda.
Pour moi, la dépression est une maladie et non un état. Certes, Lucile a eu à vivre des évènements effroyables et révoltants, mais pourquoi elle et pas ses autres huit frères et sœurs ? Pourquoi fut elle la seule à s’engouffrer dans cette terrible maladie ??
Le cocktail héritage génétique et fragilité face au malheur n’a pu épargner Lucile et l’a accompagnée jusqu’à la fin de son processus d’autodestruction : se donner la mort pour alors ne plus avoir à supporter la souffrance de sa vie. 

Polisse, de Maïwenn


Pour sa troisième réalisation, Maïwenn plonge le spectateur au cœur du quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs), sans ménagement ni pudeur.
C’est une ouvre percutante et efficace. On y rencontre les drames les plus atroces et les rires le plus libérateurs : les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs, les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants ou encore les dérives de la sexualité chez les adolescents.
Nous sommes alors spectateur d’une vie qui nous est tout à fait étrangère mais qui est filmée sous un tel angle qu’elle nous paraît très vite familière. La proximité due à l ‘effet « documentaire » nous aide à nous introduire tel un des protagonistes dans le récit. Dès les premières minutes nous rentrons dans cette atmosphère lugubre et un sentiment pesant s’installe. Ce film est une œuvre collective.
Personnellement j’ai ressenti une dimension voyeuriste dans ce film, où nous nous retrouvons à certains moments face à des scènes difficiles et plus qu’intimes ; comme dans ces émissions que l’on peut visionner à la télévision, un esprit un peu racoleur et malsain. Observer le quotidien terrible qu’on à vivre certaines populations, de mon fauteuil feutré et douillet. En soit, ce film ne m’a pas appris davantage qu’une émission telle que « enquête d’action ».
Mais il détient une force incroyable qui est due au casting et aux différents personnages présents dans l’histoire. Pour moi, ce film est porté par le duo Karine Viard/Marina Fois. Malgré leur notoriété publique, leur jeu est si vrai et leur relation si pure, que les personnages nous semblent réels.
A l’inverse, la trop prévisible romance Maïwenn/Joey Starr, ne fait qu’affaiblir le rythme d’un récit déjà bien pourvu d’intrigues. En effet, on a davantage le sentiment que Maïwenn souhaite ici exposer et justifier son couple avec la rappeur. Comme elle a pu le faire pour ses deux premiers films, Maïwenn se met en scène et étale son intimité, ici sa relation amoureuse. 
Je lui trouve un côté légèrement mégalo et surtout inutile ici dans le contexte de ce film.
Quoi qu’il en soit, c’est certain que l’on sort de Polisse ému et troublé car malgré ses fragilités et langueurs, Polisse est brut de décoffrage et ne ménage point son spectateur.

Intouchables, d'Eric Tolédano et Olivier Nakache


La douce et attachante comédie du duo Eric Tolédano et Olivier Nakache vient tout juste d’atteindre la barre des 12 millions de spectateurs. On pourrait se demander qu’elle est la clé d’un tel succès et comment arrive t’on à faire d’une simple comédie, une triomphe du box office.
Je pense que la réussite d’Intouchables repose sur le duo des deux acteurs principaux, François Cluzet et Omar Sy. 
L’union d’un bon duo est souvent un super cocktail pour accomplir un chef d’œuvre. On a pu rencontrer ce phénomène avec les binômes Bourvil/de Funés dans "La grande vadrouille" (17 millions de téléspectateurs), Clavier/Reno dans "Les Visiteurs" (13 millions ), Villeret/L’Hermitte dans "Le diner de cons" ( 10 millions) ou encore Dany Boon/ Kad Merad dans "Bienvenue chez les Ch’tis" (20 millions ). 
Ces films caracolent au top 5 du box office français.

L’alliance d’un tandem que tout oppose fait inévitablement rire, Intouchables n’en sera point l’exception.
En effet, les deux personnages principaux, Philippe et Driss sont en opposition presque caricaturale : Le premier est un riche aristocrate qui, suite à un accident de parapente, est condamné à finir sa vie dans un fauteuil roulant. Il se refugie alors dans un monde de musique classique où il hiberne entre les murs étouffés de sa lourde tapisserie de son hôtel particulier haussmannien. Toujours élégant et classique, il est vêtu d’un costume, habillé d’un foulard ou autre béret. Il vit dans son monde où tout est réglé à la minute et qui ne laisse place à  fantaisies ou spontanéité. Ses hobbies sont artistiques, culturels et intellectuels. Il est assez silencieux et discret.
Driss lui, « grand frère » de la cité, tout juste sorti de prison, privilégie plutôt Earth Wind and Fire et pétards que Chopin et Monte Cristo. Il nous apparaît comme vif, enjoué et quasi incontrôlable de vivacité. Silhouette plutôt sportive, chewing gum à la bouche, il est la plupart du temps vêtu d’un survêtement de sport et d’une veste en cuir, ainsi qu’un diamant à son oreille, son rire est éclatant et communicatif.
Tout sépare ces deux hommes, aussi bien leurs origine que leur milieu social, leurs préférences et leurs centres d’intérêts, leurs styles vestimentaire et apparence physique.
Pourtant, dès la première minute de présentation, une alchimie évidente se crée entre les deux protagonistes et ne les lâchera pas tout au long du film. Nous sommes alors spectateurs de la naissance d’une amitié et solidarité que tout sépare. L’alliance de deux clichés : l’handicapé et le jeune des cités, le riche et le pauvre.

Au delà des différences que possèdent les deux héros, je pense que la puissance de ce film réside également dans les divergences que détiennent les deux acteurs. En effet, François Cluzet est un acteur accompli, faisant parti de la grande famille de l’élite du cinéma français, privilégiant les films d’auteurs aux cartons du box office. A l’inverse, Omar Sy malgré des performances remarquées dans « Tellement proche » ou encore « Nos jours heureux », des même auteurs Eric Tolédano et Olivier Nakache, il a toujours gardé son image de clown du SAV de Canal +. En effet, sa représentation restait alors cantonnée au rigolo de service. Aujourd’hui son couple avec François Cluzet l’a porté vers le haut, une dimension plus sérieuse et profonde s’offre alors à lui.
Tous, acteurs, réalisateurs et spectateurs ressortent grandi grâce à ce film. Voilà ce qui définit pour moi un chef d’œuvre. 
La cause d'Intouchables est bonne et noble, le sujet est sérieux et casse gueule; l’humour aurait pu en ressortir grinçant et désinvolte, pourtant Intouchables est un déluge d’impertinence, une ode à l’optimisme et à la tolérance. 
Pour ma part, dans un monde où le cinéma est dominé par le sexe, la propagande et les effets spéciaux, Intouchables est une réelle éclaircie qui ne se goute avec modération.

The Lady, de Luc Besson


Aung SUU Kvi et son mari

Biopic sur Aung San Suu Kvi, The Lady est le récit d’un combat politique mené par une femme d’exception et icône de la résistance pacifique birmane. The Lady est un film poétique et émouvant, doté d’un esthétisme d’image et d’une pudeur subtile et délicate.
Descendante de Aung San, ancien général qui s’est fait assassiner par des rivaux  alors qu’il exigeait l’indépendance de la Birmanie; Suu Kyi n’a alors que deux ans. Suu Kyi est partie construire sa vie à Oxford où elle réside désormais avec son mari et ses deus fils, mais celle-ci ne s’éloigne jamais de ses racines.
Des révoltes étudiantes plongent la ville de Rangoon dans le chaos total. Suu Kyi, sur place pour rendre visite à sa mère mourante, elle ne peut supporter ces visions de sang et de violences qui offensent sa patrie. Suu Kyi ressent qu’il est de son devoir de rallier la cause de son père et de combattre la dictature qui touche son pays, dans un contexte de fureur extrême où des manifestations pro démocratiques, violemment réprimées par l’armée, éclatent dans tout le pays.
Suu Kyi, symbole de la non-violence, du renouveau et de la démocratie va alors créer son propre parti « La Ligue Nationale pour la Démocratie ». Très vite, elle va rencontrer une notoriété et un succès phénoménaux. Une célébrité telle, qu’elle remporte haut la main les élections qui l’amènent au statut de premier ministre.  Cependant, la junte militaire refuse le scrutin et annule le résultat des élections. Aung San Suu Kvi est alors placé chez elle en détention surveillée durant plusieurs années.
Cette aventure politique, bien que captivante n’est positionnée qu’au second plan du récit de Luc Besson. En effet, celui ci a décidé de focaliser son film sur l’histoire d’amour qui lie Suu Kyi et son mari. La caméra est placée du coté de l’intime. En effet, The Lady n’est pas un film politique mais un conte sur l’amour fidèle, l’amour du respect, l’amour eternel. L’amour d’une femme pour son pays, mais surtout l’amour d’une femme pour son époux. Cette histoire d’amour entre la « dame de Ragoon » et son mari Michael Aris, universitaire britannique nous transporte tout au long du film. La dévotion d’un mari pour sa femme est quelque chose de rarement filmé. « Miki », comme le surnomme Suu Kvi sacrifie sa vie pour son épouse et pour la cause qu’elle défend. Il élève seul leurs enfants et quitte son travail pour se consacrer au combat de sa femme. Au delà de l’admiration, Miki respecte et soutient la mission que celle-ci a à accomplir.
Alors qu’ils vivent désormais à des milliers de kilomètres l’un de l’autre, on peut voir quotidiennement l’empreinte que l’un laisse sur l’autre. A chaque retrouvaille l’émotion est supérieure et leur amour en ressort grandi. Michael Aris aime sa femme au delà de ce qu’elle lui apporte, il l’aime de manière inconditionnelle et cet amour est définis par l’admiration et le respect qu’il porte à sa Lady. Sa tache ne représente pas un boulet, c’est un choix, c’est une vie qu’il a décidé de vivre malgré les sacrifices qui en découlent. Durant sa longue période de détention surveillée, la famille ne se verra accorder que très peu de retrouvailles. A l’annonce du cancer de la prostate de Michael, le dictât militaire, exerçant un diabolique chantage sur Aung San Suu Kvi, , ne laissera point de droit de visite au malade.
Un choix digne des plus grandes tragédies Cornéliennes s’offre alors à Suu Kvi : délaisser son amour ou bien abandonner son pays.
Tout au long de cette dernière demi heure qui ne traite que de ce terrible choix que The Lady doit affronter, le spectateur se retrouve alors comme un participant à ce dilemme. Choisir entre son devoir politique et son devoir matrimonial semble être la pire des situations pour Aung San Suu Kvi et pour nous spectateurs. Le choix entre la sagesse et le cœur, être raisonnable ou sentimentale, tels sont les options qui se confrontent à Aung San Suu Kvi. Celle ci va finalement choisir de sauver sa patrie en pleine renaissance et laisser son mari vivre ses dernières heures sans elle.  Cette décision est digne, noble et respectable, Aung San Suu Kvi est une femme du peuple et ne pouvait renier une population entière pour un seul homme, malgré que celui ci fût l’homme de sa vie.
Je dois avouer que même si je cautionne la démarche de Suu et les raisons qui l’ont poussées à privilégier son pays à son mari, je ne peux m’empêcher de ressentir une once de d’incompréhension et de déception. Il est vrai que je ne dispose pas de son statut d’icône et d’élu politique, mais elle n’en reste pas moins pour autant une femme, une mère, un être humain doté de sentiments. J’imagine bien que sa souffrance fût effroyable face à cette décision, cependant, sur le moment je ne l’a plains pas mais compatis plutôt avec ses deux fils qui à à peine 20 ans doivent affronter la mort de leur père seuls, sans la présence de leur maman.