Au delà du plaisir de la mélodie, la musique est un langage, un moyen d’information et d’échanges.
Les musiciens, chanteurs, auteurs, compositeurs, délivrent un message et leur contenu peut parfois entraîner bien plus d’impact social qu’un discours prononcé par un politicien. En effet, certains artistes détiennent une réelle crédibilité auprès de leur auditoire. On a pu voir des paroliers prendre position dans un engagement politique pour finalement rassembler la foule et créer un réel mouvement communautaire.
La musique est un échange, un partage. C’est une communion entre l’interprète et son public. Je trouve intéressant d’observer, comment les générations des jeunes des années 60-70 et celles actuelles se regroupent et suivent des mouvements musicaux tout à fait opposés, mais dans le but de faire passer le même message.
La musique rallie les foules et délie les langues.
Dans les années 60-70’s, la génération hippie se forme aux Etats-Unis. Ce courant de contre-culture s’oppose aux valeurs traditionnelles de son époque. Les Hippies prônent le retour à la nature, le pacifisme, le féminisme, la révolution sexuelle et dénonce la société de consommation, le
matérialisme et le
consumérisme des sociétés industrielles.
Leurs idoles sont des chanteurs ou groupes musicaux tels que Bob Dylan, Jim Morisson, Janis Joplin ou encore John Lennon et The Who. Leur musique est engagée mais leur mélodie est douce et leurs paroles pacifistes.
L’apogée du mouvement se tiendra au festival de Woodstock où plus de 500 000 spectateurs sont venus écouter leurs idoles.
C’est à travers cet engagement musical que les jeunes des années 60 -70 manifestent leur colère et leur rébellion contre la société et le gouvernement.
Très vite, ce mouvement s’émancipera dans tout l’occident…
Les années 2000 vont voir naître une nouvelle forme musicale, davantage portée sur le son que sur les paroles : la house musique. Ce mouvement est bien différent du précédent mais rallie pourtant autant de fidèles. Sa mélodie est plus agressive et souvent psychédélique. Cependant, je pense qu’on peut très facilement trouver un rapprochement entre ces deux entités musicales.
En effet, ces deux mouvements ont pour point commun d’être populaires et générationnels. Deux vraies communautés se sont créées autour de ces deux mouvements.

Le style électro house ne délivre pas de message précis, il ne possède pas non plus de figures emblématiques ni d’engagement politique, mais il représente pourtant une réelle fédération. Ses battements de son et de tonalité pourraient être simplement l’écho des battements de cœur de ces jeunes fidèles. Ce rythme effréné et saccadé n’est que l’allégorie de la colère qui les exalte. Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus confiance en personne et ne savent à quelle cause se rallier. Ils sont plongés dans un contexte de sur-information, de télécommunications impersonnelles, de terrorisme, guerres et conflits, de catastrophes naturelles et autres crises économiques. Tout cela orchestré et dirigé par une population infime d’élites, intouchables et indétrônables. Les jeunes sont perdus et parfois l’abrutissement par un volume sonore surélevé et démuni de paroles ou de messages représente une plus belle mélodie que les sérénades et autres mensonges des personnalités politiques.
Voilà ce qui rapproche ces deux générations. Différentes années, différent style musical et pourtant, la même colère et la même rébellion contre le fonctionnement de nos sociétés.
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